pollution atmosphérique
Pollutions environnementales

Modes de transport: où est-on le plus exposé à la pollution atmosphérique?

En métro/RER ? en tramway ? en voiture ? en bus ? à vélo ? ou à pied ?

Quatre polluants caractéristiques de la pollution atmosphérique ont été pris en compte: NO2 (dioxyde d’azote) ; BTEX (benzène, toluène, éthylbenzène, xylène) ; aldéhydes ; PM2,5 (particules)

De manière générale en agglomération, le top 5 est le suivant :

  1. En voituremodes de transport
  2. En bus
  3. A vélo
  4. En métro/RER
  5. En tramway et à pied

Il est évident que l’exposition liée à ces six modes de déplacement est à pondérer. L’exposition sera plus faible, même en voiture, si le conducteur circule dans des rues à faible trafic (ex : rue à sens unique) ou trafic fluide (ex : trajet autoroutier), que s’il est arrêté sur le périphérique dans les embouteillages.

En détail 

  1. En voiture

En voiture l’exposition est la plus forte à cause de la pollution générée par les autres véhicules environnants et à cause de sa propre voiture [5]. De plus dans l’habitacle, le volume d’air est plus faible donc la concentration en polluants augmente plus rapidement [3].

Concentrations les plus élevées en NO2 (146µg/m3), benzène (7,2 µg/m3) et  formaldéhyde (12 µg/m3), par contre les concentrations en particules (PM2,5) sont aussi faibles qu’en tramway ou à pied (<40 µg/m3) [6]

 

  1. En bus

L’exposition des usagers est très proche de celle des conducteurs en voiture, mais l’habitacle plus grand (volume plus important) et l’ouverture fréquente des portes (échanges de flux d’air) serait plus favorable à la qualité de l’air à l’intérieur du bus.

Concentrations moyennes: NO2 (135µg/m3), benzène (3,7 µg/m3), formaldéhyde (10,2 µg/m3), PM2,5 (46 µg/m3) [6]

  1. A vélo

La situation à vélo est la plus contrastée de toute. L’exposition peut être pire qu’en voiture ou au contraire très proche de celle d’un piéton. Tout dépend de l’itinéraire emprunté. C’est ce qu’a démontré une étude d’Airparif.

Un parcours réalisé en permanence dans des couloirs de bus (derrière les pots d’échappement des bus) fera pencher la balance vers les risques. A contrario, un itinéraire empruntant des voies peu fréquentées par d’autres véhicules motorisés, voire même via des parcs ou bois, fera définitivement pencher la balance vers les bénéfices. L’AASQA, Air Languedoc Roussillon précise:

« lorsque le cycliste ou le piéton emprunte le centre piétonnier, des axes routiers peu fréquentés ou reste à une distance notoire de l’axe routier, l’exposition est très faible; elle peut même être inférieure à la limite de détection du matériel utilisé. »

Cependant l’Observatoire Régional de la Santé en Ile de France (ORS) indique que les bénéfices de la pratique régulière, voire quotidienne du vélo, sont 20 fois supérieurs aux risques induits. Les bénéfices pris en compte sont l’activité physique et les accidents évités versus l’exposition à la pollution, l’accidentologie du cycliste et l’accidentologie des piétons. En effet l’intérêt de pratiquer une activité physique régulière, pour la prévention des principales maladies chroniques (obésité, diabète, ostéoporose, maladies cardiovasculaires, etc.), a été largement démontré.

Concentrations moyennes: NO2 (60µg/m3), benzène (2,6 µg/m3), formaldéhyde (7,4 µg/m3), PM2,5 (57 µg/m3) [6]

 

  1. En métro ou en RER

La pollution dans le métro et le RER est une pollution caractéristique : une pollution particulaire, principalement liée à l’usure des pneus et du système de freinage (abrasion des freins) qui émettent des particules. Cette pollution est accentuée par le fait que les souterrains sont difficiles à ventiler. Le maximum pour le métro est enregistré sur la ligne 14 (128 µg/m3) et pour le RER, c’est sur la ligne du RER A (155µg/m3). Par contre pour les polluants issus de la combustion d’énergie fossile, les concentrations enregistrées sont les plus faibles (NO2, benzène et formaldéhyde)

Concentrations moyennes: NO2 (54 µg/m3), benzène (2,2 µg/m3), formaldéhyde (8,3 µg/m3), PM2,5 (128 µg/m3 , max enregistré pour la ligne 14 ; et 155µg/m3 max enregistrée pour le RER A) [6]

  1. En tramway ou à pied

Enfin l’exposition aux polluants atmosphériques via ces deux modes, restent les plus faibles, même si le tramway est amené à longer des axes à fort trafic [1]. Pour les piétons, le simple fait qu’ils se déplacent naturellement à l’écart du trafic (sur les trottoirs), réduit leur exposition [5].

Concentrations moyennes: NO2 (61 µg/m3), benzène (1,4 µg/m3), formaldéhyde (3,8 µg/m3), PM2,5 (<40 µg/m3) [6]

Conclusion

Enfin les variations saisonnières (hiver/été) et temporelles (matin/soir) influencent le degré d’exposition. Ainsi l’usager, quelque soit son mode de déplacement, est plus exposé le matin que l’après-midi, et plus exposé l’hiver que l’été. La principale raison évoquée est la dispersion atmosphérique, le matin et en particulier l’hiver, l’air plus frais (plus dense) tend à rester au sol (stockant les polluants). Les variations matin/soir et hiver/été, sont de l’ordre de quelques dizaines de pour cent, selon les polluants et les modes étudiés. [5]

Sources :

[1] Air Languedoc Roussillon, Exposition à la pollution dans les différents modes de transports sur des trajets domicile-travail, 2012

[2] Airparif, Airparif Actualité, A Paris à vélo, n°32, 2009

[3] INERIS, Compte-rendu débat INERIS – Associations, Exposition aux particules lors des déplacements urbains, 2010.

[4] L’air c’est mon affaire, La qualité de l’air dans les transports, Préférez les modes de transport «doux » Fiche thématique n°7, non datée

[5] LCPP, LHVP, Evaluation de l’exposition des citadins aux polluants d’origine automobile au cours de leurs déplacements dans l’agglomération parisienne, 1998

[6] LCPP, RATP et Mairie de Paris, Evaluation de l’exposition des citadins aux polluants atmosphériques au cours de leurs déplacements dans l’agglomération parisienne, 2011

[7] ORS, Les bénéfices et les risques de la pratique du vélo – Evaluation en Ile de France, 2012