L’évaluation des risques sanitaires est préconisée par l’Union Européenne pour évaluer l’impact sanitaire sur la population riveraine d’une usine classée ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) à venir ou en cours d’exploitation par exemple. L’ERS repose sur :
- Identification des dangers
Il s’agit de recenser de manière exhaustive l’ensemble des polluants pouvant être émis directement (rejets dans l’air, dans l’eau…) ou indirectement (fuites, accidents…) par l’installation classée.
- Caractérisation des effets
Il s’agit de connaitre la dangerosité, la toxicité des polluants recensés à la phase 1.
On différencie les polluants à effets toxiques à seuil, des polluants à effets toxiques sans seuil.
- Estimation des expositions
L’évaluation des expositions de la population est réalisée à l’aide de deux méthodes :
- Directe : on équipe des volontaires de capteurs à porter pendant un laps de temps donné
- Indirecte : modélisation des déplacements et donc des expositions, en demandant par exemple à des volontaire de lister leurs habitudes de déplacements et le temps consacré (= budget espace-temps)
- Estimation de l’excès de risque
La dernière phase est celle qui permet de compiler les résultats obtenus par les trois premières.
- Si les polluants ont des effets toxiques à seuil (non CMR ou PE), on calcule un quotient de danger (=QD)
- Si les polluants ont des effets toxiques sans seuil (CMR ou PE), on calcule un excès de risque individuel (=ERI) puis un excès de risque collectif (=ERC) pour l’ensemble de la population
ERI = exposition estimée individuelle x excès de risque unitaire
ERC = ERI x population (nombre total de personnes exposées)
Excès de risque unitaire correspond à la probabilité de développer un cancer en cas d’exposition toute une vie (soit 70 ans par convention) à une unité de ce polluant. Une seule unité suffit pour déclencher un effet avec une certaine probabilité, cette probabilité augmente avec la fréquence de l’exposition (et non par rapport à la dose). Il est établi à partir d’études épidémiologiques chez l’homme souvent à partir d’expositions professionnelles, car ils sont exposés 5j/7 pendant de nombreuses années (20/30 ans).
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