Les diagnostics et retours d’expériences HUMIBATex du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), s’intéressent aux sources d’humidité dans les bâtiments, notamment via les isolants.
Les points clés à retenir sont les suivants :
► Plus l’humidité augmente, plus les émissions des composés chimiques sont importantes. Les panneaux de particules de bois sont particulièrement concernés. En cause, l’hydrolyse du liant urée-formol, qui relargue du formaldéhyde. Par exemple, le facteur d’émission est multiplié par 4, entre deux essais réalisés à 20 et 80% d’humidité relative.
► Concernant le formaldéhyde encore, la ventilation seule ne permet pas de l’éliminer complètement. Le contrôle de ses sources d’émission en amont (choix de matériaux faiblement émissifs) est la seule stratégie efficace pour limiter sa présence en espace clos.
► Les bâtiments performants en énergie, avec une enveloppe étanche aux infiltrations d’air, sont davantage sensibles à un développement de moisissures, par rapport aux logements conventionnels. Cette affirmation faisait déjà l’objet du bulletin de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), de mars 2017 (n°10). Près d’un logement sur deux (47%), de type BBC (Bâtiments basse consommation), était concerné, contre 37% des logements conventionnels. Cependant, les moisissures n’étaient visibles que dans 1% des logements de type BBC. Cela signifie qu’elles se développent en profondeur dans les matériaux et sont, de fait, cachées.
Quatre principales faiblesses ont été identifiées dans le rapport, mettant en cause la qualité du stockage des isolants et leur pose :
1/ L’absence d’une protection adaptée des matériaux de construction, dont les isolants, vis-à-vis des intempéries en amont et lors du chantier (transport, stockage, mise en œuvre);
2/ Les difficultés de séchage des supports, en phase chantier, en raison du renforcement de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe ;
3/ Une négligence au niveau de la pose des matériaux qui aboutit à la présence de ponts thermiques ;
4/ L’absence d’aération/ventilation provisoire, or le manque de maîtrise des systèmes de ventilation à toutes les phases de vie du bâtiment, est un vrai problème dans la mesure où la qualité de l’air intérieur dépend fortement de ce système ;
Bibliographie:
CSTB, HUMIBATex, Impact de l’humidité dans le bâtiment : diagnostics et retours d’expériences. Partie IV – Humidité et qualité de l’air intérieur
OQAI, bulletin n°10, mars 2017, Qualité de l’air et confort dans les bâtiments performants en énergie : l’éclairage de l’OQAI
Un commentaire
Pingback: