Les plantes d’intérieur dépolluantes, de la NASA à aujourd’hui
Basé sur une étude scientifique de la Nasa publiée dans les années 80, depuis le mythe des plantes d’intérieur dépolluantes, en conditions réelles dans un logement, continue de prospérer et d’enrichir certains commerces (en ligne et en physique) peu scrupuleux.
Pour rappel, les travaux de recherche de la NASA ont mis en évidence, que dans une enceinte fermée où les flux d’air pollués passaient au niveau du système racinaire des plantes, ces dernières pouvaient effectivement avoir une action dépolluante. Les échanges gazeux réalisés par la plante et surtout les micro-organismes vivant en symbiose au niveau de son système racinaire permettent d’abattre certaines concentrations de polluants. Toutefois, en conditions réelles, c’est-à-dire en dehors d’une enceinte fermée, et en l’absence de maîtrise des flux d’air dans un logement, les plantes d’intérieur n’ont pas d’effet dépolluant.
Ce sujet me tient particulièrement à coeur, car il est le parfait exemple que des fakes news peuvent tranquillement circuler alors même que des institutions publiques, comme le CSTB et l’OQAI, ont réalisé des études scientifiques pour connaître la véracité des faits en conditions réelles. Ce sujet est clos et on ne devrait plus trouver de sites proposant à la vente des plantes dépolluantes. Pis, les moteurs de recherche qui critiquent Google et se veulent plus vertueux, comme Ecosia et Qwant, devraient même interdire les annonces publicitaires qui se placent en première position des résultats et promeuvent l’achat de ces plantes. C’est mon combat somme toute relativement futile car le seul risque est l’appauvrissement de votre portefeuille de quelques vingtaines à une centaine d’euros.
Mais ce qui m’agace profondément, c’est qu’aucun moteur de recherche ne fait apparaitre, quelque soit la question posée, dans son trio de résultats, un site qui explique que dans des conditions réelles les plantes n’ont aucun impact significatif sur la qualité de l’air d’intérieur.
Les moteurs de recherche et du référencement naturel
Mise à jour décembre 2022
Avec les requêtes “plantes dépolluantes” ou “plantes d’intérieur dépolluantes”, les moteurs de recherche Google, Qwant et Ecosia, ne font ressortir que des sites vous proposant ces fameuses plantes à la vente. Nous retrouvons même des annonces qui occupent la pôle position pour vous inciter à en acheter. Tous les sites qui expliquent, qu’à la maison, en conditions réelles, c’est une arnaque, sont invisibles. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai créé science-environnement.com.
Pour avoir une information claire et précise, il faut affiner la requête. Avec “plantes d’intérieur dépolluantes efficacité”, le premier résultat Google est un article d’UFC Que Choisir, suivi de l’article que j’ai rédigé pour Consoglobe et en troisième position un article de Geo.fr. Autrement dit, les 3 premiers résultats donnent une information juste.
Sur Qwant, le résultat est pire ! Surtout qu’un autre article de Consogloble faisant la promotion des plantes dépolluantes, écrit en 2019, arrive juste au-dessus de celui que j’ai écrit en 2020, démêlant le vrai du faux.
Sur Ecosia, le résultat n’est guère mieux. Dans la liste des résultats, vous avez d’abord deux annonces payantes pour vendre des plantes. Ensuite, comme résultat naturel en première place, vous avez mon article pour Consoglobe. Par contre, en deuxième et troisième résultat d’Ecosia, vous avez à nouveau des sites qui listent les plantes les plus efficaces pour dépolluer le logement.
C’est avec la requête “plantes d’intérieur dépolluantes vrai ou faux”, qu’arrivent en pôle position sur Google, mon premier article sur le sujet : Plantes d’intérieur dépolluantes : Non, elles ne dépolluent pas ! Suivi à la troisième place par mon article pour Consoglobe.
Concernant Qwant et Ecosia, à nouveau, les annonces payantes viennent polluer la qualité des résultats proposés. Pour des moteurs de recherche qui se veulent plus éthiques : Qwant défend la protection des données et Ecosia promeut la plantation d’arbres, ils participent à la diffusion de fake news.
On peut reprocher énormément de choses à Google. Néanmoins, concernant la véracité de l’allégation “dépolluantes” des plantes d’intérieur, Google est le moteur de recherche qui donne les meilleures réponses.
