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Modes de vie

Produits solaires et les substances controversées ou préoccupantes

L’impossible compromis

Chaque année à l’approche de l’été, les associations de défense de l’environnement et/ou des consommateurs mettent en garde contre la composition des produits solaires.

Sur le banc des accusés, des substances chimiques suspectées d’être allergisantes, d’être des perturbateurs endocriniens ou d’impacter durablement la vie marine.

Pourtant nous, consommateurs, voulons le graal, sans concession, demandant une crème solaire :

  • efficace, pour nous protéger des UV et in fine du cancer de la peau,
  • avec une composition sans effet nocif pour la santé,
  • et non destructrice des écosystèmes marins.
  • ainsi que des paramètres plus subjectifs : une crème qui s’applique facilement, sans trace blanche et accessoirement qui sentent bon.

Mais voilà, ça n’existe pas ! C’est comme demander un dessert goûtu, onctueux et sans calorie ou une maison en centre ville, avec un grand jardin à un prix accessible.

Les crèmes solaires sont le parfait exemple des compromis qu’on trouve dans le domaine de la santé environnementale et plus simplement la santé. Tout est question de bénéfices/risques. Est-ce que la prise de risques vaut les bénéfices ?

Dans un monde parfait, il ne faudrait pas s’exposer au soleil de 10h à 18h, comme ça pas besoin de mettre de crème solaire, pas de danger pour votre peau, pas de risque pour les coraux !

Les crèmes solaires les plus efficaces

Un produit solaire pour arrêter les UV (cancérigènes avérés) contient soit une filtre chimique (=filtre organique), soit un filtre minéral (= filtre inorganique) et parfois les deux en même temps. Les deux types de filtres sont très efficaces, à condition de renouveler fréquemment leur utilisation.

Le premier va pénétrer la peau, le deuxième va avoir un effet “écran”. Le fameux “écran total”, qui laissait une couche blanche sur la peau, pas très esthétique. Face à ce désagrément, les industriels ont innové en proposant un filtre minéral à l’échelle nanométrique pour éviter cet effet de masque blanc.

Alors maintenant, les filtres UV minéraux pénètrent également le derme. Dans la liste de composition, la présence de nano doit obligatoirement être inscrite avec des crochets : [NANO].

Filtres chimiques (organiques)

Ils ont mauvaise presse. Les filtres chimiques sont accusés d’être des perturbateurs endocriniens. Ils sont repérables sous les noms INCI :

  • Benzophenone (substance réglementée par l’UE, concentration maximale autorisée 5%)
  • Ethylhexyl Methoxycinnamate (Octinoxate) (substance réglementée par l’UE, concentration maximale autorisée 10%)
  • Octocrylène (substance réglementée par l’UE, concentration maximale autorisée 10%)
  • Homosalate (substance réglementée par l’UE, concentration maximale autorisée 10%)

source : La vérité sur les cosmétiques et INCIBeauty

Filtres minéraux (inorganiques)

Pour les effets sanitaires, s’ils ne sont pas sous la forme de nano, ils sont un bon compromis. Les filtres minéraux sont utilisés dans les crèmes solaires certifiées bio. Les deux utilisés sont :

  • Dioxyde de titane
  • Oxyde de zinc

S’ils ne sont pas sous la forme de nano, la texture sera plus difficile à appliquer et elle pénètre moins la peau, créant un effet opaque – blanchissant. Toujours cet effet du bon vieux écran total, au moins vous être prévenu.e !

Filtre minéral [NANO]

Quel est le problème avec les nano ? C’est qu’on ne sait pas ce qu’adviennent ces substances. Par leur taille, les substances chimiques vont pouvoir entrer facilement dans l’organisme et être distribuées partout dans le corps sans qu’on sache quels sont les potentiels effets.

On peut également retrouver des nano dans les crèmes BIO.

Principe de précaution ou pas, à vous de choisir.

Une composition sans effet nocif pour la santé

Au delà des filtres chimiques ou minéraux, notre crème solaire peut contenir d’autres substances controversées :

  • des conservateurs, qui permettent de garder la crème plusieurs mois, mais qui sont également accusés d’être des perturbateurs endocriniens ou peuvent provoquer des allergies.
  • des parfums qui peuvent également provoquer des allergies, mêmes les produits solaires Bio sont concernés.

Bref encore une fois, demander un produit qui n’a absolument aucun effet négatif sur la santé est un mythe. Le produit le plus sûr est celui qu’on n’applique pas. D’autant plus que les effets cocktails sont encore mal appréhendés tant nous sommes exposé.es à une multitude de composés chimiques.

Pour faire simple, les effets cocktails sont les possibles interactions entre les différents polluants.

Non destructrice des écosystèmes marins

Bio ou non bio, les crèmes solaires entièrement biodégradables n’ont pas encore vue le jour !

Il semblait que les crèmes avec un filtre inorganique (filtre minéral) avait peu ou pas d’impact sur la vie marine, mais cela est remis en question aujourd’hui (cf. Rapport de WECF France et Agir pour l’Environnement et le guide d’achat UFC Que Choisir)

Je vous le disais, l’équation est insolvable, si ce n’est de ne pas s’exposer au soleil !

Conclusion

En conslusion, si vous souhaitez bronzer, opter pour une crème solaire avec un filtre minéral sans nanoparticule.

Si vous voulez avant tout protéger les coraux et la faune marine, optez pour les t-shirts à manche longue anti-UV et un chapeau pour protéger à la fois les oreilles et la nuque. Une fois hors de l’eau, restez à l’ombre.