Comparatif des applis cosmétiques (produits d'hygiène). Que valent-elles ?
Modes de vie

Comparatif des applis cosmétiques (produits d’hygiène). Que valent-elles ?

Première publication le 4 juillet 2018, mise à jour le 2 juillet 2020.

Toutes les applis ne prennent pas en compte les mêmes paramètres. Certaines s’intéressent non seulement au risque pour la santé de l’utilisateur, mais également à son impact environnemental lors de sa production ou de son devenir.

Par exemple la paraffine et ses dérivés sont neutres pour la santé (absorbés et excrétés inchangés) mais ces substances sont issues de la pétrochimie, activité industrielle considérée comme très polluante pour l’environnement. Ainsi les cosmétiques qui contiennent ces substances pourront être mal notés alors que d’un point de vue sanitaire uniquement, ils ne posent pas de problème.

Concernant les substances indésirables, on vous propose de retrouver l’article “Cosmétiques, les substances à éviter”

Les applications mobiles testées

► Clean Beauty, proposée par Officinea, marque de cosmétiques Bio. Elle analyse la composition à partir de la photo des ingrédients, elle ne scanne pas le code barre. L’application ne donne aucune note, elle mentionne les substances pouvant être problématiques.

► CompoScan est le fruit d’une start-up, composée de trois jeunes. Attrayante sur le papier, elle n’est pas fonctionnelle. Sur une dizaine de produits scannés, aucun n’était en base.

Mise à jour, depuis la publication en 2018, cette appli est devenue payante.

► INCI Beauty, proposée par la société touslesprix.com, basée en Auvergne. Leur site est un comparateur de prix marchands, concernant un large choix de produits en tout genre. Elle attribue une note sur 20.

► Open Beauty Facts, est une base de données, en open source, alimentée par des contributeurs bénévoles, qui scannent et remplissent la liste des ingrédients. D’après une liste de substances controversées, elle indique si elles sont présentes ou absentes du produit scanné.

► Quel Cosmetic, proposée par l’association de défense des consommateurs UFC Que Choisir. L’application propose une lettre comme notation, de A à D, complétée d’un code couleur (D = rouge). Le commentaire de l’évaluateur est parfois disponible.

1er Test : une crème sans substance controversée

Le premier test porte sur une crème hydratante pour le visage, contenant aucun ingrédient dangereux pour la santé. Le seul bémol est la présence de substances potentiellement allergisantes.

► Clean Beauty indique des “ingrédients controversés”.

Dans la liste on trouve : limonene, linalool, hydroxycitronellal. Ce sont toutes des substances chimiques, d’origine naturelle, présentes dans de nombreuses huiles essentielles. Elles peuvent effectivement être sensibilisantes. Toutefois il faut savoir que dans les cosmétiques bio, on peut retrouver ces mêmes substances, employées comme parfums et/ou conservateurs naturels.

► INCI Beauty donne la note de 7,4/20. Elle prend en compte l’origine des ingrédients, naturelle ou de synthèse. Elle est TROP stricte.

Les 3 ingrédients qualifiés de “pas terrible” correspondent à l’huile de paraffine (paraffinum liquidum), la cire de paraffine (cera microcristallina) et de la paraffine. La paraffine et ses dérivés n’ont pas d’impact sur la santé. On peut, à la rigueur, leur reprocher d’être potentiellement comédogène. Le qualificatif est lié à leur mode de production.

 ► Open Beauty Facts indique ce que contient le produit et ce dont il est dénué.

  • contient des sels d’aluminium et des substances parfumantes potentiellement allergisantes.
  • ne contient ni parabènes, ni phénoxyéthanol, ni triclosan, ni silicone, ni méthylisothizaolinone, ni libérateurs de formaldéhyde.

L’aluminium stéarate, employé comme épaississant, ne fait pas partie des sels d’aluminium controversés et utilisés dans la composition des déodorants et anti-transpirants (source : Ineris).

► Quel cosmetic qualifie de “sans risque”, adapté pour les enfants, femmes enceintes.

Conclusion du 1er test

La note négative, donnée par INCI Beauty, est largement exagérée.

Pour des néophytes, l’application Clean Beauty d’Officinea est compliquée. Elle est, toutefois, la plus complète. Pour chaque substance controversée, elle indique la liste bibliographique qui a permis de justifier son classement.

Quel cosmetic, d’UFC Que Choisir est le meilleur compromis.

2ème Test : une crème avec une substance controversée

Le deuxième test est, à nouveau, réalisé avec une crème hydratante pour le visage qui contient, cette fois-ci, du phénoxyéthanol (hépatotoxique et suspecté d’être un perturbateur endocrinien).

► INCI Beauty attribue une note de 6,7/20, mettant en cause 1 ingrédient controversé/à risque (le phénoxyéthanol) et 4 ingrédients jugés « pas terribles »

 ► Clean Beauty

Dans la liste des ingrédients controversés détectés, on trouve : le phénoxyéthanol, des allergènes potentiels et de la paraffine, pour laquelle le désagrément provient de sa capacité “filmogène, occlusive”.

 ► Open Beauty Facts

  • contient du phénoxyethanol, des silicones, des substances parfumantes potentiellement allergisantes.
  • ne contient ni parabènes, ni triclosan, ni méthylisothizaolinone, ni libérateurs de formaldéhyde, ni sels d’aluminium.

► Quel Cosmetic attribue une note de C pour une utilisation auprès d’adultes, mais une note de D à destination des femmes enceintes et bébés. Le commentaire précise que le “produit est déconseillé pour les tout-petits”.

Conclusion du 2ème test

A nouveau l’appli d’UFC Que choisir est la plus adaptée. Elle ne s’embarrasse pas de chiffre après la virgule. La lettre et le code couleur sont suffisamment clairs et précis pour que le consommateur est un avis précis sur le produit.

Clean Beauty va plus loin, en expliquant la controverse liée à un ingrédient.

L’appli Open beauty facts peut être intéressante, si vous recherchez un produit « sans » quelque chose. Cependant la prise en compte des familles de substances plutôt que la substance elle-même, peut donner un sentiment alarmiste et aboutir à l’éviction d’un produit cosmétique sans raison justifiée. Par exemple dans la famille des silicones, toutes ne sont pas suspectées d’être des perturbateurs endocriniens.