Cosmétiques
Modes de vie

Cosmétiques, les substances à éviter

1ère publication le 5 avril 2016, mise à jour le 25 mars 2021.

Petite histoire des cosmétiques en 10 points:

1. Tout ce qui est naturel n’est pas forcément bon pour la santé

Les cosmétiques “bio” usent et abusent des huiles essentielles. Nombreuses d’entre elles, peuvent être irritantes et/ou sensibilisantes (provoquer des allergies), tout comme les composés chimiques de synthèse…

L’intérêt ? les huiles essentielles peuvent apporter des vertus, une fragrance et une action de conservateur.

2. Les grandes marques ne font pas forcément les meilleurs cosmétiques

60 millions de consommateurs et UFC que choisir, ont l’habitude de tester la composition et l’efficacité des produits, certes le panel est toujours restreint, mais ils ont le mérite de comparer (concrètement) divers produits.

Le dossier de 60 millions de consommateurs sur les anti-rides avait par exemple, placé en haut du podium la crème Lidl (n°486, octobre 2013).

Plus compliqué, au sein d’une même marque, vous pouvez trouver de très bons produits et de moins produits.

3. Au revoir les parabènes, bonjour la famille des isothiazolinones

Les parabènes, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, ont été délaissés au profit de cette famille de composés chimiques, repérables par leur nom se terminant par “linone”. Ce sont des conservateurs,  comme les parabènes, ils empêchent nos produits de rancir.

Cette famille de substances est responsable de la montée en puissance des allergies cutanées (dermatites de contact sévère).

4. Au revoir les parabènes? Enfin presque

Les parabènes sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, leurs usages sont donc limités (leur teneur ne doit pas dépasser un certain % du poids total du produit) mais ils ne sont pas interdits. Il est encore possible de les trouver dans la formulation des cosmétiques.

Néanmoins comme ils sont boudés, ils ne sont plus mentionnés sous le nom de propyle parabène ou méthyle parabène, mais sous le nom de Parahydroxybenzoate de propyle ou de méthyle (ou p-hydroxybenzoate). CQFD

5. Eviter les “parfums”

Beaucoup de parfums, dont les muscs, nitromuscs et les huiles essentielles ont un potentiel allergisant. UFC que choisir a listé 26 allergènes à éviter. Ils sont inscrits sur leur carte “Produits cosmétiques: les substances indésirables”.

Dans cette liste, on retrouve le cinnamal, citronellol, limonene… qui sont toutes des huiles essentielles !

6. Quels sont les cosmétiques les plus sûrs ?

Ceux que vous n’appliquez pas 🙂

7. Blacklist, non exhaustive

ALUMINIUM et ses sels (absorbants) : suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Pour plus d’info, voir l’article “La pierre d’alun est-elle une alternative aux sels d’aluminium présents dans les déodorants et antitranspirants ?”

BENZOPHÉNONE (filtre UV organique) : suspecté d’être un perturbateur endocrinien

BHA (Butylhydroxyanisole), et BHT (Butylhydroxytoluène) (antioxydants) : suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Le premier, BHA, est également classé cancérigène possible par le Centre International de Recherche sur le Cancer.

CINNAMAL (parfum) : potentiel très allergisant (huile essentielle de cannelle).

CYCLOPENTASILOXANE (émollient):  suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

ETHYLHEXYL METHOXYCINNAMATE ( = OCTINOXATE ; filtre UV organique) : suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

HOMOSALATE (filtre UV organique) : suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

ISOTHIAZOLINONES (conservateurs) : irritants et sensibilisants (allergisants).

MUSC et NITROMUSCS (parfums) : irritants, suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

OCTAMETHYLCYCLOTETRASILOXANE (émollient) : il appartient à la famille des silicones, il est susceptible de nuire à la fertilité.

OCTOCRYLÈNE (filtre UV organique) : suspecté d’être un perturbateur endocrinien car cette substance se transforme, au fil du temps, en benzophénone.

PARAHYDROXYBENZOATE de propyl ou méthyl (conservateurs) : suspectés d’être des perturbateurs endocriniens

PHENOXYETHANOL (conservateur) :  hépatotoxique (toxique pour le foie) et suspecté d’être un perturbateur endocrinien. Ainsi il est déconseillé d’utiliser des produits contenant du phénoxyéthanol pour le siège des bébés.

P-PHENYLENEDIAMINE présent principalement dans les teintures pour cheveux. Il peut provoquer des allergies, c’est pourquoi dans les consignes d’utilisation, il est demandé d’effectuer un test cutané, 24h avant la coloration.

PHTALATES (agents fixateurs) :  suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Les deux phtalates identifiés comme tels, le DBP et DEHP, sont interdits dans les produits cosmétiques.

TRICLOSAN (conservateur) : très irritant et suspecté d’être un perturbateur endocrinien

Pour plus d’information => Règlement n°1223/2009 du Parlement Européen et du Conseil, du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques, vous y trouverez les listes des substances interdites dans les cosmétiques et les substances tolérées sous certaines conditions.

8. Quid du médicament et du cosmétique

Le premier nécessite une autorisation de mise sur le marché (AMM), contrairement au second. Ce sont ainsi deux législations bien différentes, où dans le cas des médicaments, le passage percutané est pris en considération; alors qu’un cosmétique n’est pas supposé passer la barrière du derme…

Le développement d’un médicament, de la molécule à sa commercialisation, nécessite dix à quinze ans de recherche. Ces travaux, tests précliniques, essais cliniques et de développement industriel, sont strictement encadrés par la loi. Les essais cliniques nécessitent une autorisation délivrée par l’ANSM -Agences Nationale de Santé et du Médicament.

Cependant, même dans un médicament, il est possible de retrouver des substances problématiques, comme le p-hydroxybenzoate de propyle (= parabène), présent dans des crèmes contre l’eczéma par exemple. L’argument avancé, est que le médicament doit être utilisé pour une affection précise, avec une posologie bien définie et limitée dans le temps. Il est d’ailleurs précisé au verso ou sur la notice, qu’il s’agit d’un “traitement d’appoint”, et qu’il ne doit pas être “utilisé de façon prolongée sans l’avis de votre pharmacien ou de votre médecin”.

9. Quelques conseils

– Prêter particulièrement attention aux produits qui ne se rincent pas et que vous appliquez quotidiennement sur votre peau, typiquement la crème hydratante, le fond de teint…

– Eviter les cosmétiques “longue tenue” ou “waterproof”

– Essayer dans la mesure du possible, d’acheter des produits “sans parfum”.

– Garder à l’esprit que moins vous en appliquez, moins vous vous exposez.

– Cas particulier des femmes enceintes et des bébés: pendant cette période de vulnérabilité, choisissez des cosmétiques simples. Les beurres végétales ou huiles végétales pures peuvent être une alternative intéressante pour préserver le film hydrolipidique de la peau.

10. Deux recettes de cosmétiques “maison”

Le liniment oléocalcaire= la moitié d’eau de chaux (hydroxyde de calcium) + la moitié d’huile d’olive

La cold cream ou Cérat de Galien = cire d’abeille blanche (13,00g) + huile d’amande raffinée (53,50g) + borax (0,50g) + eau aromatisée de rose (33,00g)

Bibliographie:

Afssaps – Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Recommandations relatives à l’évaluation du risque lié à l’utilisation des huiles essentielles dans les produits cosmétiques, octobre 2010.

Anses, Exposition à la MIT (méthylisothiazolinone): l’Anses recommande de mieux protéger et informer les consommateurs et les travailleurs, article publié le 16 février 2016

Ansm – Agences Nationale de Santé et du Médicament, pharmacopée française du Cerat de Galien 

Darbre PD, Charles AK, Environmental Oestrogens and Breast Cancer: Evidence for combined involvement of dietary, household and cosmetic xenoestrogens, Anticancer Research, 2010, 30:815-828